[TTR] EDORY ✖ They don't know what's going on

✖ Eden Bowman & Ivory R. Levy ✖
« Londres # Camden # Nouvel appartement d'Ivory »

Il n'y a pas si longtemps de ça, je pensais que tout pouvait arriver, qu'il suffisait de faire les bons choix, au bon moment. J'ai suivi ma routine journalière sans sourciller et me poser de questions. Appartement, université, soirée, et regarder toutes les séries télévisions que je pouvais voir. Les saisons s'enchaînaient façon paquets de bonbons : faciles à gober et colorés. Mais il y a eu un moment de ma vie où tout a évolué et changé en une fraction de seconde. J'ai fini mes études de musicologie, Red a décidé de partir et de déménager de Cambridge, Rebekah est partie sur Paris pour travailler dans un cabinet d'avocats, Jordan part à la rentrée en Erasmus à l'étranger. Tout avait changé, et je n'avais aucune vision de ce qui allait m'arriver. Se projeter et voir le flou, commençait à m'inquiéter et à me paralyser de peur. J'ai toujours été quelqu'un avec les pieds sur terre, je n'ai jamais eu peur de partir à l'aventure, mais là; tout mon univers était chamboulé. Je m'étais crée une certaine routine depuis mon arrivée à Cambridge. Juste après le départ de Red de l'appartement, j'ai décidé de rendre les clefs de cet appartement où j'ai vécu pendant plus de cinq ans; il fallait que j'aille de l'avant!

« Tu peux poser ces cartons dans ma chambre au fond de la pièce! » dis-je à Eden alors qu'il entre dans mon nouvel appartement chargé de cartons. Après avoir déménagé tous mes meubles et affaires dans un garde-meuble de Cambridge, je suis partie à la recherche d'un appartement sur Londres. Je suis rentrée bredouille le premier jour à ma chambre d'hôtel minable, l'angoisse et la solitude ont rapidement pris le dessus. J'ai toujours vécu avec d'autres personnes, je n'ai jamais été face à moi-même devant un repas, et ce sentiment d'être comme abandonné, a commencé à me ronger. J'ai pris mes sacs, j'ai quitté la chambre d'hôtel et je suis arrivée sans prévenir à l'appartement d'Eden. Depuis ce soir-là, il m'a hébergé afin que je retombe sur mes pieds, j'ai eu l'impression de retrouver l'Eden qui m'a séduite à Paris lorsque j'ai vécu au côté de sa mère et de lui. Malgré nos hauts et nos bas dans notre relation, les bons moments prennent toujours le dessus et effacent d'un revers de la main les mauvais moments. Je ne voulais pas m'attarder dans l'appartement d'Eden, notre relation s'était certes renforcé, mais j'avais l'inquiétude que tout pouvait disparaître à un moment donné. J'ai finalement trouvé un appartement au coeur de Camden Town, non loin de celui d'Eden et proche du magasin de musique où je peux passer des heures à regarder les instruments comme une gamine face à un magasin de bonbons. Eden est en train de m'aider à déménager mes cartons depuis le déjeuner, il me fallait bien un coup de main pour ramener tous mes meubles de Cambridge. « Tous les cartons sont sortis je crois! Tu veux une bière fraîche? » J'ai pensé à tout, même à la glacière pleine de glaces avec de la bière et du vin. Je ne sais pas comment le remercier de m'avoir aidé et épaulé durant ces dernières semaines. J'ai eu besoin de lui quand j'étais au plus bas, et il a été là pour m'aider me relever!

C'est important pour moi de savoir qu'Eden est là pour moi; et surtout que durant ces dernières semaines notre relation s'est renforcé en faisant table rase de nos conflits. Même si j'aimerais avoir des explications de sa part sur les choses qu'il me cache, je ne veux pas raviver les tensions et nos vieilles querelles. S'il décide un jour de m'avouer les choses qu'ils me cachent, je serai là pour l'écouter, sans juger et je pourrais enfin comprendre le comportement qu'il a avec moi parfois. Il me regarde avec ce léger sourire dès le moment où j'ai mentionné la bière fraîche. « Avec plaisir ! » Je sors deux bières non pas fraîche mais glacée de la glacière, et prends place à ses côtés sur mon nouveau canapé, dans mon nouveau salon. « Là on peut vraiment dire qu'il fait bon d'être chez soi hein ? » J'esquisse un léger sourire, il a raison, mais je dois m'habituer à vivre seule pour la première fois de ma vie. Je risque de tourner en rond, sans quoi savoir faire. Je lui tends sa bière et trinque avec lui. « À ce nouvel appartement, qui ne demande qu'à être rénové par mes soins! » Il est vrai que j'ai choisi cet appartement pour le charme de ces poutres apparentes, du parquet en chêne, et surtout pour ma terrasse personnelle sur les toits. Seulement, il faut passer de nombreux coups de peintures pour redonner tout le cachet à cet appartement, et surtout pour sentir vraiment chez moi. Je pose mes yeux sur lui, essayant de capter son regard. « Merci Eden, je ne sais pas ce que j'aurai fais si tu n'avais pas été là. » Instinctivement, je pose ma main sur la sienne et entrelace mes doigts avec les siens. Cet homme me fait tourner la tête, mais je fais tout pour ne rien lui montrer. Il m'a dit qu'il n'était pas un homme pour moi, et qu'il n'y aura plus de "nous"; mais je suis accrochée à lui et je sais qu'il ne peut ressortir que du bon de notre relation!

Lorsque je suis avec Eden, j'évite de penser à l'avenir et de ce qui pourrait advenir de nous deux en tant que "nous". Je ne veux pas laisser mes pensées et mon esprit s'embrumer avec des idées utopiques et être bouleversé en retour. Je veux vivre le moment présent lorsque je suis avec lui. Seulement, je sais que mon regard me trahit lorsque je le regarde. Je ne peux m'empêcher de le regarder avec mes grands yeux qui le dévorent à chaque seconde. Il est tout ce qui m'attire et me déplaît, et c'est cette mixité des sentiments que j'éprouve pour lui qui me fascine. Je me rends compte que j'enlace mes doigts aux siens lorsqu'il me serre légèrement la main. J'évite de réagir et d'avoir le réflexe de retirer ma main de la sienne. Il y a des moments où il faut savoir lâcher prise; et il est vrai que j'ai pris énormément sur moi, durant les quelques jours où il m'a hébergé. J'ai tellement freiné mes envies et ma passion pour cet homme; oh s'il savait ! Non Ivory, tu ne lui sauteras pas dessus en pleine nuit. Non, tu arrêtes de le dévorer des yeux comme si c'était ton petit-déjeuner que tu as envie de bouffer sur la table. Tu ne te baladeras pas non plus en petite tenue pour le tenter ! Ce fut difficile de gérer cette pression, mais maintenant, je laisse mon instinct me guider. « Tu sais bien que je serai toujours là pour toi. Même si je peux être un vrai connard de première... » Je ne peux freiner mon léger rire lorsque je l'entends s'auto-insulter... dans un sens, il n'a pas tort, même moi je lui ai dit ces mots-là. « Je ne te laisserai jamais tomber. C'est inconcevable pour moi de t'abandonner. » Je me mordille l'intérieur de la joue en l'écoutant; ces mots me touchent et je crois que j'avais énormément besoin de les entendre venant de sa part. Je refuse qu'il m'abandonne, et puis, s'il ose me faire cela que je me colle à lui comme un aimant ou de la glu. Je m'approche de lui doucement sans décoller mes yeux de son visage, détaillant mentalement chaque trait et chaque regard qu'il me donne. « Je ne te donnerai jamais l'occasion de m'abandonner. » Je me souviens encore du moment où c'est moi qui l'ai abandonné à Paris, mais il ne m'a pas retenu comme j'aurais souhaité qu'il le fasse. Depuis, j'ai appris de mes erreurs, et plus jamais je ne lui donnerai un ultimatum. "Je reste ou je pars? À toi de choisir" J'ai toujours regretté ces mots. Je le fixe d'un air tendre, avec une  envie de le prendre dans mes bras, de me blottir contre lui, et poser mes lèvres sur sa peau. Je secoue légèrement la tête pour ôter ses envies charnelles de ma tête. « Tu veux... » Je bégaye légèrement, et le pire, c'est que je ne sais plus quoi lui dire à cause de ses pulsions qui ont pris possession de mon corps. « Tu veux manger ? » Je grimace légèrement, vraiment Ivy? Tu n'as que cela en tête? Je me gifle mentalement pour éviter de dire plus d'absurdités.