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 [TTR] A new chapter | Nioclàs & Séraphine

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Séraphine E. Mistaken

Séraphine E. Mistaken

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MessageSujet: [TTR] A new chapter | Nioclàs & Séraphine   [TTR] A new chapter | Nioclàs & Séraphine EmptyMer 3 Juil - 12:02



Séraphine & Nioclàs
dans : A new chapter


Jeudi 11 Juillet 2013

« I will. Dinnae worry.1 » Les yeux noisettes se posent sur le jeune homme, en costume, qui s’apprête à partir travailler de bon matin. Le sourire se force un passage sur le visage d’albâtre et dévoile une rangée de dents blanches. « Have a nice day. See you tonight, Teddy.2 »
Les apparences ne le trompent pas, elle en est convaincue, mais il s’en va tout de même, appelé par ses obligations. Sitôt la porte fermée, la jeune fille guette le ronflement de la moto qui lui indiquera le départ définitif de son compagnon ; et une fois le véhicule hors de vue, un lourd soupir passe ses lèvres, une main passe dans les cheveux bouclés.
Il avait du insister pour la faire céder.
Mais ce n’était par hasard non plus. Ca commençait à faire long, quand même. La baisse de libido de Séraphine avait frappé le couple de plein fouet, sortie de nulle part, et avait commencé à causer des dégâts. Mettre toute la situation à plat n’avait pas été simple, mais la conclusion avait été délectable, dans un petit séjour en amoureux au bord d’un des lochs les plus idylliques d’Écosse. Un week-end sous la tente, sous les étoiles, à profiter d’un temps clair, bien que frais, dans les bras l’un de l’autre.
Un week-end qui avait néanmoins été ponctué de nouveaux inquiétants symptômes. Prise de nausées, la jeune fille n’avait pas franchement été dans son assiette durant ces quelques jours. Et au retour, la théorie selon laquelle le surmenage avait pu la faire sombrer dans un début de dépression s’était renforcé dans l’esprit de l’un au point de convaincre l’autre d’aller voir un médecin.
Ne serait-ce que pour s’entendre dire que ce n’était pas le cas.
Encore blême des nausées du matin, la jeune fille traine la patte jusqu’à la chambre, un peu absente. Elle a rendez-vous en début d’après-midi, mais a tout de même posé sa journée - encore, sa patronne avait-elle râlé, sans insister toutefois en voyant le teint cireux de son employée.
Si la pauvre se doutait que d’ici peu, une belle lettre de démission arriverait sur son bureau, et plus tôt que prévu...
Le corps enroulé dans une robe légère, les pieds enfermés dans ses habituels escarpins, l’Écossaise s’échappe de l’appartement quelques minutes avant son rendez-vous. Les talons claquent, elle croise un voisin qu’elle salue d’un froid signe de tête, et s’échappe dans les rues de Cambridge pour rejoindre son médecin traitant.
De marche en attente, la jeune fille n’est toutefois pas très inquiète ; elle ne croit pas à l’hypothèse de Nioclàs sur sa prétendue dépression, bien qu’elle pense à du surmenage. Elle est loin, très loin d’imaginer ce qui pourtant semble le plus logique dans une telle situation.
Mais l’idée ne l’effleure pas, tant depuis des années de vie commune les protections et systèmes divers utilisés par le couple s’étaient montrés efficaces. Mais ne suffit-il pas d’une fois?
« Miss MacKenzie ! Please take a seat... What is bringing you here?3  »
D’un sourire forcé, l’étudiante s’avance et s’installe ; ses cuisses se serrent, les jambes se placent gracieusement de biais, sans qu’aucune attitude déplacée ne vienne envahir la consultation. Calmement, la jeune fille explique son problème : des nausées récurrentes, une fatigue persistante, et elle rosit même en expliquant que sa libido semble se mettre en berne - bien que, précise-t-elle, il soit fort probable que ça ne soit pas lié. Un sourcil se lève sur le visage du médecin, et il fait s’allonger sa patiente. Quelques questions se perdent : les nausées sont-elles présentes toute la journée ou que le matin, arrive-t-elle à s’alimenter correctement, a-t-elle ressenti un regain ou une perte d’appétit, lui arrive-t-il de ne plus contrôler ses humeurs?
La dernière question fait tiquer la jeune fille : comment pouvait-il l’avoir deviné?
« Aye, how did ye...?4 »
Un sourire doux vient éclairer le visage du médecin.
« I think you should try a pregnancy test.  » répond-t-il. « I’m going to give you the references of a colleague I advise you to see if the test is positive.5  »
Les couleurs disparaissent du visage déjà naturellement pâle. Un test de grossesse. A aucun moment l’éventualité d’une grossesse n’était apparue dans l’esprit de la demoiselle, et c’est avec une panique contenue qu’elle hoche lentement la tête. Elle règle le professionnel de santé et quitte son cabinet, se dirigeant sans une seule hésitation vers la pharmacie la plus proche.
« Mraaaoooow... »
Le chaton vient se frotter contre les jambes nues dès que Séraphine a franchi la porte. Elle l’accueille d’un grognement mécontent et le repousse du pied. Ce chaton, ramené par son compagnon deux ou trois jours auparavant, a vite trouvé ses marques dans le petit appartement, au grand dam de la jeune fille qui, pour rien au monde, n’aurait voulu un animal sous son toit.
Quand bien même il était adorable, à ronronner comme ça contre ses chevilles.
Elle l’attrape et le prend dans ses bras, le serre contre ses seins, les ongles grattant une oreille.
« There, stop miaowing, will ye? » fait-elle calmement. « It’s nae time for ye tae eat yet.6 » Le chaton ne semble pas inquiété par l’absence de pitence, toutefois, occupé qu’il est à ronronner des caresses prodiguées. Il proteste toutefois quand il retrouve le sol, délaissé par la jeune fille qui, test en main, part s’enfermer dans les toilettes.
« Mraaaaaooooooow ! »  râle-t-il alors en grattant contre la porte. Il faudra plusieurs minutes avant que la porte de la salle de bains ne s’ouvre. Blême au point d’en devenir verdâtre, test à la main, la jeune fille est incapable de réprimander le chat, quand bien même roule-t-il entre ses jupons, contre ses chevilles. Elle s’avance mécaniquement jusqu’à la petite cuisine, pose l’objet porteur de mauvaises nouvelles sur le comptoir du bar, va se préparer un chocolat chaud ; ou du moins tente-t-elle, car il ne lui faut pas longtemps pour faire brûler le chocolat à fondre et, dans un grognement, mettre la casserole abîmée à tremper dans l’évier.
Elle tremble, le coeur battant, tente de garder son calme. La seule chose qu’elle parvient à obtenir est une montée de larmes, un tremblement de lèvres, et un début de sanglots.
[f
ont=Georgia]Elle qui ne pleure que rarement... [/font]
Elle est toujours vers le comptoir quand le vrombrissement typique d’un moteur de moto se fait entendre au bas de l’immeuble. Le chaton boit du lait à grands coups de langue, la tasse qui devait se remplir de chocolat chaud est toujours abandonnée, vide.
Incapable de penser à autre chose, la jeune fille tourne en boucle l’angoisse de la grossesse dans son esprit.
Enceinte.
Bien sûr, ça expliquait tout, mais ça ne résolvait rien. Anxieuse, elle remue la peur que ça évoque en elle : la peur de l’abandon, en premier lieu, par crainte que l’homme de sa vie - car c’est ainsi qu’elle le perçoit, après toutes ses années - ne prenne peur et l’abandonne, bien qu’elle sache l’attachement mutuel qu’ils ont l’un pour l’autre et la confiance qu’elle lui porte. La peur de ne pas être à la hauteur, en second lieu. Celle de la douleur, également. La peur de l’engagement la rattrape également, accompagnée de tout ce qui peut s’y rattacher : être une mauvaise épouse, une mauvaise mère, tomber dans la routine, perdre ce à quoi elle tenait.
Être réduite à son rôle de mère, et ne plus pouvoir briller comme elle l’aimerait.
Et je vous en passe et des meilleures car la porte de l’appartement s’ouvre. Elle l’entend à peine, le regard dans le vide, le visage exsangue. Elle entend la voix grave chanter à ses oreilles, le chat sauter de son meuble - en renversant sa coupelle de lait - pour aller se frotter aux jambes de Nioclàs.
Les lèvres de la jeune fille recommencent à trembler sans qu’elle ne puisse le contrôler. Aucune fuite n’était possible et il faudrait bien qu’elle lui en parle. Comment?
Bonsoir mon amour ! Toi qui voulais te marier, et si on faisait un bébé avant?
Non.
Passé une bonne journée Nounours? Pour le médecin, tu sauras que j’ai attrapé une protubérance abdominale qui va grossir pendant encore environ huit mois et sortir de mon corps pour nous mener une vie d’enfer !
… Non.
La main qui trouve le chemin de sa hanche la fait sursauter. Sa tête se tourne vers lui, sa joue se laisse embrasser, mais Séraphine n’a pas l’air d’y réagir. Et quand enfin elle délie ses lèvres carmines, c’est comme si sa voix s’était désincarnée pour annoncer la nouvelle de but en blanc :
« Nioclàs, I’m pregnant.7 »
_____________________________
1J'irai, ne t'inquiète pas.
2Passe une bonne journée. A ce soir Nounours.
3Mademoiselle MacKenzie ! Je vous en prie, installez vous... Qu'est-ce qui vous amène?
4Comment avez vous...?
5Vous devriez faire un test de grossesse. Je vais vous donner les références d'un collègue que je vous conseille de consulter si le test est positif.
6Là, cesse de miauler tu veux? Ce n'est pas encore l'heure de manger.
7Nioclàs, je suis enceinte.
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