Les choses semblaient s'arranger. Les médecins étaient très optimistes quant à l'état d'Enzo et Aliyah ne pouvait en être que plus heureuse. Physiquement, il se portait bien. Il était d'ailleurs sorti de l'hôpital. Au niveau de sa mémoire, les souvenirs revenaient par bribes, c'était un début. Bien entendu, la jeune femme était plus qu'impatiente et elle espérait sincèrement qu'il recouvre la mémoire le plus rapidement possible. Au moins, il avait accepté de l'écouter et de passer du temps en sa compagnie. Lorsqu'elle le regardait, elle avait l'impression de revoir le Enzo qui n'osait pas lui avouer ses sentiments, celui dont elle était tombée amoureuse. Cela faisait chaud au coeur.
Aujourd'hui, Aliyah avait décidé de l'emmener dans un endroit qu'il connaissait par cœur et où il s'était passé beaucoup de choses. Elle espérait que cela pourrait l'aider, après tout, les médecins avaient précisé qu'un rien pouvait raviver sa mémoire : une odeur, un son, une image. Un rien. Elle descendit tandis que son frère la sermonnait. Elle levait les yeux ciel, un sourire aux lèvres. Elle entendit le klaxon. Il était là. Elle se dépêcha de rassembler ses affaires tandis que son jumeau patientait, la porte ouverte. Elle se pressa dehors, embrassa Noah et s'installa près d'Enzo. Aliyah planta un baiser sur la joue de monsieur Applegate. «
C’est quoi son problème ? » demande t-il en désignant son frère. La brunette explosa de rire «
C'est une longue histoire Enzo. Quand tu t'en souviendras, on en rira tous les deux. Allez c'est parti. » Elle le guida et lorsqu'ils s'arrêtèrent devant le commissariat, Enzo lui lança un regard incrédule. Cette réaction la fit sourire. «
Suis-moi, je vais t'expliquer » Sans rechigner, Enzo la suivit et tous deux se rendirent dans
la salle d'interrogatoire. Celle où tout s'était passé. «
Il s'est passé quelque chose de particulier ici, n'est-ce pas? » La jeune femme opina, ravie qu'il s'en souvienne. «
Je ne saurais pas te dire avec exactitude ce dont il s'agit, mais ça m'évoque des cris et surtout beaucoup de larmes. J'ai même l'impression que cela a un rapport avec Tom... » Son regard s'assombrit et il se laissa tomber sur une chaise «
C'est dans cette pièce que je t'ai dit toute la vérité... juste avant de rompre avec toi, c'est bien ça? » Aliyah attrapa la seconde chaise et s'installa près de lui. Il semblait bouleversé. Elle saisit sa main «
En effet. Mais pas uniquement. C'est ici que l'on s'est rencontré pour la première fois, lorsque que j'étais encore avec Tom. Ici que je venais te chercher pour qu'on aille déjeuner. Tu m'as effectivement dit la vérité concernant Tom. Tu es également venu me chercher en cellule de dégrisement parce que j'avais insulté ... corrigé un agent de police. » Elle s'approcha davantage de lui, restant tout de même à distance pour éviter de le mettre mal à l'aise «
Il s'est passé beaucoup de choses ici, pas uniquement de mauvaise choses »
«
Je te crois, mais ce sont malheureusement des souvenirs plutôt désagréables qui me reviennent en mémoire… Je sais que ce n’est pas ce que tu voudrais entendre, mais c’est un bon début, non ? » Elle opina. Après tout c'était un début. Elle savait qu'il lui faudrait du temps, et elle était prête à le lui donner. Elle resterait à ses côtés jusqu'à ce qu'il aille mieux. «
Sans cette histoire de vendetta, si je n’avais pas déconné, si je ne t’avais pas menti, tu penses qu’on serait toujours ensemble toi et moi ? » Aliyah était décontenancée par sa question. Bien entendu qu'ils seraient encore ensembles et à vrai dire, elle n'avait jamais songé à se séparer de lui. Leur rupture était dû à des circonstances particulières. Elle espérait ne jamais avoir à revivre pareil événement. «
Honnêtement ? Oui. Enzo j'ai conscience que tu ne te souviens pas de tout mais ... » La jeune femme se leva, peu sûre d'elle. Entendre ça lui ferait-il du bien ? «
mais je t'aime. Et même si tu ne te souviens de rien, mes sentiments restent inchangés. Nous serions restés ensembles Enzo, malgré tout ça. »
Aliyah ignorait si cela l'aidait en quoique ce soit, cependant, elle avait ressenti le besoin de lui dire tout ça. C'était juste sorti comme ça, sans qu'elle ne contrôle rien. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres «
C'est vrai que ma mémoire me fait défaut en ce moment, mais ça ne m'empêche pas d'avoir des sentiments pour toi. Tu comptes énormément à mes yeux, je l'ai su au moment même où tu es entrée dans cette chambre d'hôpital et je sais aussi que je t'aime profondément. Le problème, c'est que je suis encore incapable de me souvenir de notre histoire et c'est extrêmement frustrant pour moi » Elle opina, oui c'était également frustrant pour elle. Mais, elle ne pouvait l'en blâmer. La brunette reprit place aux côtés d'Enzo, elle aurait tellement voulu se blottir contre lui, uniquement pour lui prouver qu'elle était bien là. «
Merci, tu ignores à quel point c'est important pour moi que tu dises ça. » Les larmes la menaçaient. Elle ne voulait pas pleurer pour si peu. C'était trop bête.
Malgré tous ses efforts, elle ne put retenir une larme. Et elle s'en voulait, elle connaissait Enzo et elle savait qu'il ne supporterait pas le fait de la voir pleurer. Il n'avait fait pu d'ailleurs. Ca ne loupa pas, il essuya délicatement sa larme «
Je t'en prie, ne pleures pas. Je n'ai jamais pu supporter ça... » Le ton qui l'employa la fit fondre. Elle le reconnaissait bien là «
Je sais que ce n'est pas le moment idéal, mais je meurs d'envie de t'embrasser... » Autant dire qu'elle ne s'attendait pas à une telle réplique. Elle se mordit la lèvre, incapable de dire quoique ce soit. Elle préféra laisser son corps s'exprimer. Elle s'approcha de lui, doucement, pour ne pas le brusquer et posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Cela faisait tellement longtemps, c'était presque devenu un besoin pour elle. Pourtant, elle ne voulait pas l'effrayer et se freina. Qui sait ? Peut-être cela pouvait-il l'aider ?
«
Je n'avais pas oublié le goût de tes lèvres...» La brunette sourit, cette petite remarque ne pouvait lui faire plus plaisir. «
Tes baisers sont toujours aussi sucrés. Tu portes toujours le même gloss? » Par contre, elle ne s'était pas attendue a ça. Décidément, il ne cessait de la surprendre. Apparemment, ce contact avait fait remonter des souvenirs à la surface. Bon et bien, il fallait peut-être le travailler au corps. Elle s'approcha de lui «
Oui je porte toujours le même. Ecoutes, je vais essayer quelque chose, si tu trouves que je vais trop loin, arrêtes moi d'accord ? » Elle posa délicatement ses lèvres au coin de sa bouche «
C'est a cet endroit précis que Tom t'a frappé lorsqu'il est revenu. J'ai passé du temps à la soigner cette lèvre » Puis elle l'embrasse sur l'arcade sourcilière «
Également ici que son point s'est acharné . Tu as eu une belle équimose pendant deux semaines » Elle attrapa sa main où se trouvait quelques temps déjà quelques plaies «
Et là, tu as été blessé lorsque tu as frappé Tom, et quand tu t'es défendu contre ... » Elle laissa sa phrase en suspend. Évoquer les circonstances et les raisons de son coma étaient encore trop difficiles pour elle. Aliyah avait tenté d'allier souvenir et contact, après tout un baiser avait suffit.
«
Je m'en souviens maintenant... Je ne sais pas comment tu fais ça, mais... ça marche » Elle haussa les épaules, pas plus renseignée que lui. Elle avait juste essayé quelque chose et elle était vraiment heureuse que cela fonctionne. «
Tu es vraiment quelqu'un de spécial, tu le sais ça? » Elle lui sourit. Elle ne pensait pas ça d'elle. «
Je suis contente d'avoir pu t'aider. On y va ? Je pense qu'on a assez travaillé ta mémoire pour aujourd'hui. » Ils quittèrent la pièce et s'arrêtèrent devant le commissariat. Enzo lui proposa d'aller prendre un verre chez lui. La jeune femme opina. Ils prirent tout de même la voiture. Aliyah se souvenait parfaitement de cet appartement, elle y avait souvent été. Elle prit place sur le canapé «
Comment va Jane ? Je ne l'ai pas vu depuis ton réveil. »
UC