MELANY&CHRISTOPHER ► Aimer jusqu'à la déchirure Aimer, même trop, même mal, Tenter, sans force et sans armure, D'atteindre l'inaccessible étoile.

Je ferme les yeux, passablement irrité par le comportement de Jordan et Dénys. L'organisation n'est déjà pas simple, mais les deux bambins sont tout bonnement incontrôlable depuis que nous sommes tous les quatre arrivés en France. Christopher a obtenu de tenir un rôle important dans un film et nous avons décidé de le suivre en France où se déroule le tournage. Mais les choses se révèlent être légèrement plus complexe que prévu. Dénys réclame sans arrêt qu'on le porte et Jordan réclame aussi elle, beaucoup d'attention à Christopher. Ils sentent que le temps avec leur père va considérablement se raccourcir maintenant qu'il va avoir un emploi du temps aussi chargé. C'est l'heure pour Dénys de manger et Dieu sait qu'il le petit garçon le sait bien. Presque toutes les trente secondes il vient et tire sur ma jupe pour que je vienne dans la cuisine. « Chris' ?! S'te plait tu peux occuper Dénys le temps que je prépare un truc pour lui vite fait ? » Vite fait, tout est fait ainsi depuis quelques jours. Nous avons tout juste déballé les cartons. Mais je suis aussi et tout simplement agacé parce que je n'arrive pas à trouver cinq minutes pour me poser avec Christopher et je crains les mois à venir si nous n'arrivons pas à passer du temps ensemble. Pas par manque de confiance, non, avec le temps j'ai appris et compris que Chris' a changé. Mais simplement parce que je l'aime et que je trouve important d'avoir le temps de le lui dire. « Bien sûr… » Dénys cesse enfin d'hurler. « Allez viens par-là petit monstre ! » Quelqu'un fait attention à lui et tout de suite, il devient un petit ange. Un sourire d'adolescente se plaque sur mon visage quand Christopher m'embrasse dans le cou. Mais ça n'est pas au goût de tout le monde ! « BERK ! » Et alors que personne ne sait d'où elle vient, la douce et mélodieuse voix de Jordan débarque avant même que nous ne l'apercevions. « Tu dis ça maintenant, mais quand tu seras adolescent, toi aussi t’embrasseras des filles ! Et à mon avis, elles seront beaucoup moins jolies que maman ! » Si c'est une tentative pour essayer d'agacé son frère mais pour me faire un compliment en même temps, c'est très réussi. « On mange quoi ? » Mais ça ne dure pas longtemps, la tornade Jordan est de retour. Comme si j'en avais la moindre idée, déjà que je ne sais pas quoi faire pour Dénys ! « Tu veux que je t’aide ? » Je suis partagée entre sa bonne volonté et le fait d'être contre l'avoir dans mes pattes alors que je suis déjà suffisamment agacée. Mais comme ce n'est le moment de froisser personne, j'abdique. « Oui bien sûr, tu peux éplucher les pommes de terre s'il te plait ? » Je lui tend l'économe et deux pommes de terres pour son frère. En attendant, je fouille dans le congélateur tout en m'adressant à Christopher : « Le tournage commence à quelle heure demain ? » Je sors trois steacks, ça fera l'affaire. Je me lance ensuite à la recherche d'une poêle. Et comme toujours je m'agace de ne rien trouver. « Elles sont dans ce placard... » Je ferme les yeux et soupire. « Merci... » La soirée va être longue. « Exceptionnellement à 14 heures, mais ils m'ont bien prévenu que le rythme de croisière n'allait pas rester le même. Pourquoi? Tu avais des projets? » Je fais claquer ma langue contre mon palet tout en réfléchissant. « Euh non, pas spécialement, mais... » je marque une petit pause pour surveiller ce que Jordan fait, heureusement elle se débrouille bien et ne c'est pas encore couper un doigt. « En fait, j'avais espéré qu'on puisse aller faire un petit tour tout les quatre. » Bien que je ne sois pas certaine qu'une sortie en famille demain matin soit la chose la plus urgente que l'on ait à régler dans l’immédiat ! « UNO ! » Bien joué Dénys ! Je souris tout en continuant ce que je suis en train de faire. Christopher est décidement trop distrait dans ce qu'il fait. Ou alors il les laisse gagner. « Pourquoi pas ? On pourrait aller visiter Paris ? Déjeuner à la Tour Eiffel ou bien emmener les petits à Disneyland… » J'ai un vague sourire et je réfléchis. « D'accord pour le déjeuner à la Tour Eiffel, mais on attendra un week-end pas trop chargé pour Disneyland d'accord ? » Je me souviens de la dernière fois où je suis aller à Disneyland, j'avais 8 ans, mes frères, mes parents et moi avions passer un week-end vraiment génial tous ensemble, et j'espère qu'il en sera de même pour ma famille et moi. « On ira là-bas le week-end prochain, ma puce. Ça te va? » Jordan est assez grande pour comprendre que je ne fais pas ça seulement pour la contrarier mais parce que c'est une question de logique. Mais on ne sait jamais ce qui se passe dans sa petite tête d'ange. Elle pourrait nous faire payer cher si ce week-end tardait à arriver ! « Il va falloir qu'on réserve une table pour 11h45, 12hOO dernier carat. Je n'ai pas spécialement envie d'être en retard... » Absorbé par le découpage des pommes de terres, acquiesces distraitement. « Au fait, j'ai oublié de t'en parler, mais mes parents ont prévu de nous rendre visite la semaine prochaine. Comme je serais pris par le tournage, tu vas devoir te les coltiner...» Ça, curieusement, je l'entend parfaitement bien. Aïe. J'adore les parents de Christopher. Quand ils sont chez eux et que je peux gérer l'éducation de mes enfants comme je veux sans qu'ils ne les gâtent trop et en fasse des montres ! Je soupire, frustrée et je sais qu'une petite ride vient d'apparaitre entre mes deux yeux. « Ah. Bon. » Vite, il faut que je me rattrape, cette réponse est un peu trop simple. « Et tu penses qu'ils vont rester combien de temps ? » C'est encore pire. « Enfin je veux dire : combien de temps ils nous feront l'honneur d'être à la maison ? » Le sarcasme ne te va pas du tout Melany.
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Il y a encore quelques semaines, ma carrière était au point mort. Désespéré à l’idée de trouver un rôle intéressant, mais surtout fatigué de tourner dans des publicités ridicules, j’étais même prêt à me reconvertir. Pour être tout à fait franc : j’avais même commencé à écumer les petites annonces et envisagé de reprendre mes études. Dans quel but ? Je ne m’étais pas encore décidé, mais enseigner l’art dramatique ou l’histoire du cinéma m’aurait sans doute beaucoup plu. Evidemment, cela aurait été très dur au départ, car jouer a toujours été ma plus grande passion, mais j’étais prêt à faire ce sacrifice pour subvenir aux besoins de ma famille. Après tout, qui y a-t-il de plus important ? Beaucoup de célébrités choisissent de négliger leurs proches au profit de leur carrière, et il fut un temps où j’étais comme elles, mais le temps m’a changé, Melany et les enfants aussi. D’ailleurs, j’ai été vraiment soulagé qu’elle accepte de me suivre en France. Etre séparé d’eux pendant la durée du tournage aurait été vraiment insoutenable et je n’aurais probablement pas accepté ce rôle si ma famille ne m’avait pas accompagnée à Paris. Bien sûr les enfants sont un peu grincheux, tout particulièrement Jordan qui apprécie moyennement de quitter ses amies, mais je crois surtout qu’ils sont inquiets à l’idée qu’on passe moins de temps ensemble et quelque part, je trouve ça attendrissant. « Chris' ?! S'te plait tu peux occuper Dénys le temps que je prépare un truc pour lui vite fait ? » me demande ma chère et tendre épouse, relativement irritée par l’insistance de notre cadet. « Bien sûr… » je réplique en terminant de vider un carton. « Allez viens par-là petit monstre ! » Tout en attrapant mon fils au vol, j’embrasse sa mère dans le cou, ce qui ne manque pas de faire tiquer ce dernier. « BERK ! » s’exclame-t-il en grimaçant. « Tu dis ça maintenant, mais quand tu seras adolescent, toi aussi t’embrasseras des filles ! Et à mon avis, elles seront beaucoup moins jolies que maman ! » Tout droit sortie de nulle part, Jordan essaye comme à son habitude de provoquer son frère. Conscient que c’est peine perdue, je décide de ne pas relever sa remarque, même si Dénys se plains déjà du comportement de sa grande sœur. « On mange quoi ? » ajoute-t-elle en rejoignant Melany. « Tu veux que je t’aide ? » A partir de là, je ne prête plus trop attention à ce qui se passe en cuisine et laisse les femmes de la maison s'occuper du dîner tandis que j'entame une partie de UNO avec Dénys. « Le tournage commence à quelle heure demain ? » me demande ma femme en haussant un peu la voix pour que je l'entende. « Exceptionnellement à 14 heures, mais ils m'ont bien prévenu que le rythme de croisière n'allait pas rester le même. Pourquoi? Tu avais des projets? » Elle prend le temps d’y réfléchir avant de me répondre. « Euh non, pas spécialement, mais... En fait, j'avais espéré qu'on puisse aller faire un petit tour tous les quatre. » Je suis sur le point de lui dire que je suis d’accord quand notre fils s’exclame « UNO ! » Un petit rire m’échappe. Mes enfants me battent toujours à plate couture ! « Pourquoi pas ? On pourrait aller visiter Paris ? Déjeuner à la Tour Eiffel ou bien emmener les petits à Disneyland… » j’ajoute en lançant un clin d’œil à Jordan qui vient de passer sa tête par l’entrebâillement de la porte.

« D'accord pour le déjeuner à la Tour Eiffel, mais on attendra un week-end pas trop chargé pour Disneyland d'accord ? » La voix de la sagesse à parler. Je ne contesterai pas la décision de Melany, même si la déception se lit parfaitement sur le visage de ma fille. « On ira là-bas le week-end prochain, ma puce. Ça te va? » Elle acquiesce d'un signe de la tête et retourne à ses occupations. « Il va falloir qu'on réserve une table pour 11h45, 12hOO dernier carat. Je n'ai pas spécialement envie d'être en retard... » je précise tout en mélangeant les cartes, puisque je viens de perdre la partie. « Au fait, j'ai oublié de t'en parler, mais mes parents ont prévu de nous rendre visite la semaine prochaine. Comme je serais pris par le tournage, tu vas devoir te les coltiner...» Même si je ne peux pas voir son visage de là où je suis, je sais déjà que cette nouvelle va contrarier Melany. Elle et ma mère se sont longuement disputé au sujet de l'adoption de Jordan et même si les choses se sont arrangées depuis, cet événement a laissé un froid.
uc.