J’ai encore du mal à y croire. Je serre la main de Dante dans le taxi et m’attends à me réveiller d’une minute à l’autre. La main de Dante dans la mienne serait de l’inquiétude de sa part. Il est toujours inquiet en ce qui me concerne. Pourtant, le taxi file dans les rues de St Barth et je suis toujours assise à l’intérieur, une alliance à mon annulaire gauche. Mon père dirait que Dante a fait de moi une femme respectable. Et je suis nerveuse à la suite des événements. Je ne remercierai jamais assez mon mari pour avoir attendu, pour avoir compris ce que ça représentait pour moi. Certains me diraient que c’est complètement absurde d’avoir attendu une fois qu’on a trouvé le bon mais je voulais respecter mes engagements. J’ai fait des choses regrettables et je tenais absolument à ce point. Je ne dirai pas que je suis pressée de passer à l’acte mais j’avoue que j’espère avoir des enfants et je n’ai pas envie d’attendre d’arriver au milieu de ma trentaine pour me lancer. Le taxi finit par s’arrêter devant notre hôtel et je descends, en lâchant un soupir d’émerveillement devant la devanture et la vue qu’il nous offre. Je rejoins rapidement Dante et l’embrasse. « J’espère que tu n’as pas fait de folies ! »

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Un sourire crétin et niais accroché à mes lèvres, je couve ma femme, Georgia, des yeux. Ma femme. J’ai encore un peu de mal à me rendre compte que oui, ça y est, je suis marié à celle qui fut ma secrétaire, que j’ai terrorisé au tout début de notre relation, parce que j’ai été (et suis toujours dans une certaine mesure) un type un peu cinglé. Si Caïn n’a pas apprécié notre relation au début, je ne lui ai pas laissé le choix. Je suis fou d’elle et j’aurais été capable du pire s’il avait réussi à nous séparer. Mais fort heureusement mon jumeau a su se faire à l’évidence. Et maintenant je suis marié, je regarde avec fierté mon alliance. Nous arrivons enfin à l’hôtel et je demande discrètement à un employé de monter nos bagages dans notre chambre alors que Georgia regarde la devanture d’un air que je devine émerveillé. C’est avec un rire doux que je la serre dans mes bras et accueille son baiser. « J’espère que tu n’as pas fait de folies ! » Je regarde ailleurs d’un air coupable. « A vrai dire... peut être que je vais devoir renvoyer la caisse de champagne que j’ai commandé. Ainsi que deux ou trois autres petites choses »  j’avoue en me frottant la tête, pas coupable du tout. Je l’aime, elle mérite ce qu’il y a de mieux et je me fous royalement de la dépense étant donné que les investissements que Caïn et moi avons réalisés ne se sont jamais aussi bien portés. Et que nous sommes la prudence incarnée en ce qui concerne l’argent. Enlaçant la taille de mon épouse, je l’entraîne vers l’accueil, récupère la clé et m’isole rapidement avec elle dans l’ascenseur. Délicatement, je dépose un baiser sur ses lèvres et la serre contre moi. Les portes s’ouvrent et nous voilà devant notre chambre... enfin presque. « J’espère que tu vas aimer la suite que j’ai choisie. » J’ouvre les portes avec un sourire de gamin très fier de lui et m’incline avant de lui laisser le passage.

U.C