Nous quittons le restaurant, et j'attrape la main d'Henry, mêlant nos doigts dans un geste naturel qui a perdu de son habitude, pourtant. Nous sommes tous les deux passionnés, et destinés à voyager de notre côté, et j'ai finalement appris, en vieillissant, à me faire à l'idée. Laisser nos enfants à la maison, leur trouver une nounou assez compétente, aimante et présente, et partir le coeur lourd mener nos vies professionnelles, tous ces problèmes ont finalement laissé peu de place à l'amour que nous éprouvons l'un pour l'autre. Je l'aime, comme l'étudiante que j'étais la première fois que je l'ai vu, et être séparée de lui n'est pas toujours évident, mais je compose avec les tournages, les promotions, les voyages et tout le reste autant que faire se peut. Tourner fait partie intégrante de mon équilibre et je suis sans aucun doute bien moins douée en tant que mère qu'en tant qu'actrice, ce qui ne m'empêche pas d'aimer mes enfants et ce, même quand ils piratent le site internet du gouvernement. Je me mords la lèvre en repensant à Ophelia et à ses airs revêches, ne pouvant m'empêcher de faire le rapprochement entre ma fille et moi. Je souris un peu tandis que nous parcourons quelques mètres pour gagner les bords de la tamise, et pose ma tête sur l'épaule d'Henry. « I've missed you, it's good to have you back », je murmure en souriant légèrement. Il embrasse ma tempe, et je frissonne un peu. « It’s good to have you back too. We missed each other a lot recently. » J'acquiesce lentement, et pousse un léger soupir en regardant autour de nous, resserrant un peu sa main. « There's a lot of things to deal with ». Ophelia, nos carrières, la gouvernante, les histoires, tout le reste. Sans compter la presse, et David, qui ne pirate aucun site internet pour l'instant mais qui a sans doute besoin de ses parents. « Ophelia is really pissed at us », je note en me mordant un peu la lèvre. Je me demande s'il serait raisonnable d'accepter un nouveau tournage dans les mois à venir. Nous sommes clairement à l'abris du besoin, et j'ai l'impression que le temps est venu de faire une pause. Henry me manque, aussi, terriblement, et je m'arrête soudainement pour lui faire face. « And I was serious about missing you. It was hard, this time, the last few weeks, hard to be far away ».

« There is one great thing about it, you are doing something you love, and i’m doing something really great too. Maybe we just need some time as a family now. » Je souris et hoche lentement la tête, glissant mes bras autour de son cou avant de prendre possession de ses lèvres lentement. « I'd love that, actually ». Je caresse un peu sa joue et lui offre un sourire.« I love you ». Je pose ma tête contre son épaule un instant et récupère sa main pour me remettre en marche.  « Our life always has been kind of crazy. Are you really happy with me Juliet ? » Je souris et soupire légèrement d'aise, hochant lentement la tête. « Of course I am. I love the crazy part, and I love you and our children. It's amazing, all this. I'm more than happy ». Je mêle nos doigts en repensant à tout ce que nous avons traversé et essuyé avant d'en arriver là. « What about you ? Are you happy with your stubborn former student ? »


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Nous nous décidons pour une promenade digestive le long de la tamise, et je prends le temps de poser mes valises. A dire vrai, ce n’est qu’en voyant se dessiner big ben que je prends finalement conscience que je suis de retour à la maison avec ma famille. Famille qui profite ce soir encore des services de notre gouvernante qui s’avère d’une utilité capitale en ce qui concerne l’éducation de nos enfants quand les voyages répétés nous gardent loin d’eux. Ce soir il s’agit d’une occasion différente évidemment, et une partie de moi se sent coupable à l’idée de sortir après le scandale provoqué par ma fille qui a très certainement besoin de son père à la maison, mais dans cette équation souvent désastreuse, ma relation avec Juliet n’est pas celle qui souffre le moins de cette distance. Alors que nous marchons sous une petite brise, elle finit par rompre le silence tout en posant sa tête sur mon épaule.  « I've missed you, it's good to have you back » Je souris et embrasse sa tempe avec tendresse. « It’s good to have you back too. We missed each other a lot recently. » « There's a lot of things to deal with. Ophelia is really pissed at us » Je tique un peu, je sais que tout n’est pas à propos de cette punition, sans doute a t-elle des raisons de nous en vouloir. « And I was serious about missing you. It was hard, this time, the last few weeks, hard to be far away ».Je hche un peu la tête, sans doute un peu triste, et passe mon bras autour de son cou. « There is one great thing about it, you are doing something you love, and i’m doing something really great too. Maybe we just need some time as a family now. »  « I'd love that, actually ». Elle caresse ma joue et je souris attendri, cela fait certes quelques semaines que nous n’avons pas vraiment eu l’occasion d’échanger ce genre de gestes, et tous les couples mêmes les plus solides ont besoin de ça j’imagine..« I love you ». Sa tête se pose de nouveau sur mon épaule et nous reprenons une marche tranquille, faisant défiler le paysage londonien. « Our life always has been kind of crazy. Are you really happy with me Juliet ? »

« Of course I am. I love the crazy part, and I love you and our children. It's amazing, all this. I'm more than happy ». Ses doigts se mêlent aux miens et dans son enthousiasme je retrouve très facilement la Juliet d’il y a quelques années, celle qui n’avait besoin que d’un peu d’attention et qui s’est finalement contentée de peu trop habituée à ne rien recevoir des autres. « What about you ? Are you happy with your stubborn former student ? » J’embrasse sa tempe et souris. « I still think she could have so much better than me but i’m obviously the happiest man in the world. »