« Alex ? J’ai besoin de toi plus tôt ce soir » « Mais… » « Pas de mais qui tienne. T’as du succès, commence pas à te plaindre. » « Emma ! » « Pas d’Emma qui tienne. Je dois y aller, bye. Je te vois à huit heure. » Ma patronne me raccroche au nez, et je pousse un énorme soupire d’exaspération, avant de me sortir le derrière du canapé. Je jette un coup d’œil à ma montre. Dix-sept heure trente. Un petit sourire sur les lèvres, j’enfile une paire de basket et un t-shirt – j’ai pris la mauvaise habitude de me balader torse-nu dès que je suis chez moi, ça doit être à force de me dessaper sans arrêt – avant de quitter mon appartement, prenant la direction du starbuck dans lequel j’ai rendez-vous avec une vieille connaissance, Anaïs. Ancienne amie que j’ai connue au boulot. Et pas l’officiel. Cette pensée me fait secouer la tête avec un petit sourire mi-figue mi-raisin. C’est drôle comme mon « identité secrète », comme je l’appelle pour plaisanter, prend le pas sur ma vie de tous les jours parfois. Mais bon, Anaïs et moi nous entendions très bien, et je ne peux pas dire que mon boulot de nuit n'a que des mauvais côtés. « Anaïs ! » je m’écrie quand je l’aperçois qui attend à l’entrée du café, avant d’arriver à sa hauteur. « Ça fait plaisir de te revoir ! » Elle me fait la bise, et je lui souris alors que nous commençons à faire la queue. « Moi aussi ! Ça faisait longtemps ! Trop longtemps… » Je hoche la tête, montrant que je suis d’accord avec elle. Ça fait vraiment trop longtemps. Nous prenons nos commandes et nous installons un peu à l’écart, bien qu’il n’y ait pas trop de monde dans le café, c’est toujours mieux pour discuter.  « Alors, comment ça va ? » Je grignote distraitement un bout de mon cookie. « Ça va plutôt pas mal. Et toi ? Ta carrière d’architecte ? » Quand on s’est rencontrés, Anaïs avait du mal à joindre les deux bouts, et a, comme moi, choisi le strip-tease comme moyen de gagner de l’argent. La tête qu'elle fait m'indique tout de suite que non, ça ne va pas vraiment. « Elle est à nouveau au point mort... » Je grimace, désolé pour elle. Je sais à quel point devenir architecte lui tenait à cœur et à quel point elle a galéré pour réussir. « J'imagine que tu as entendu parler de mes petits écarts de conduite? » Je hoche la tête. Oui, j'en ai entendu parlé. Mais ça n'a pas d'importance pour moi. Je connais Anaïs depuis un petit moment, et tout ce qu'elle a fait, elle l'a fait pour s'en sortir. Elle n'en reste pas moins une femme extraordinaire. « You know what? This kind of crap is pretty bad for business... J'ai pour ainsi dire perdu tous mes clients avec cette histoire... Faut dire que confier les plans de sa maison a une traînée ça fait mauvais genre, tu comprends? Si t'ajoute à ça le fait que la plupart de mes contrats avaient été contracté par des amis de Richard: c'était à prévoir... » Sans réfléchir, je lui prends la main, dans un geste qui se veut réconfortant. « Hey, ne désespère pas. Je te connais assez pour savoir que tu es une battante, Ana. Tout ce que tu as fait, tu l'as fait pour accomplir ton rêve d'être architecte. La façon dont tu t'y ais pris n'est peut-être pas la mieux vue par la société, mais tu n'as pas à avoir honte. Et je suis sûr que tu vas trouver un moyen de rebondir. » Je lui fait un grand sourire, pas le sexy one, mais le adorable puppy qui fait fondre n'importe qui. C'est le genre de sourire qui rassure.

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ALEX&ANAÏS - Come and take a walk on the wild side ► Je pousse la porte du Starbuck’s et suis ravie de constater que l’endroit est désert. Ma vie privée a fait couler tant d’encre ces derniers temps que je préfère me faire discrète. Mes relations avec Richard sont plus tendues que jamais et c’est une véritable catastrophe sur le plan professionnel. En raison de « mes débordements » d’ordre personnels, la grande majorité de mes clients (amis de Richard pour la plupart) ont décidé de rompre leurs contrats. Je me retrouve donc sans mari, sans travail ou comme qui dirait : à la case départ. Pour un peu que mes économies se volatilisent subitement, je n’aurais plus qu’à retourner danser dans la boîte minable où j’ai rencontré Alex. « Anaïs ! » Quand on parle du loup, le voilà justement qui arrive. « Ça fait plaisir de te revoir ! » s’exclame-t-il avant que je ne lui fasse la bise. « Moi aussi ! Ça faisait longtemps ! Trop longtemps… » Une fois notre commande passée, nous décidons de nous installer à une table reculée histoire de pouvoir discuter tranquillement. « Alors, comment ça va ? » je demande en trempant mes lèvres dans mon café. « Ça va plutôt pas mal. Et toi ? Ta carrière d’architecte ? » Je pousse un long soupir et me mords les lèvres. « Elle est à nouveau au point mort... » je déplore, consciente que j'ai ma part de responsabilités dans tout ça. « J'imagine que tu as entendu parler de mes petits écarts de conduite? » Il opine. De toute manière, il connaît tout de moi -tout particulièrement l'ancienne Anaïs... « You know what? This kind of crap is pretty bad for business... J'ai pour ainsi dire perdu tous mes clients avec cette histoire... Faut dire que confier les plans de sa maison a une traînée ça fait mauvais genre, tu comprends? Si t'ajoute à ça le fait que la plupart de mes contrats avaient été contracté par des amis de Richard: c'était à prévoir... »

Alex pose sa main sur la mienne dans un geste qui se veut réconfortant. J'esquisse un petit sourire. « Hey, ne désespère pas. Je te connais assez pour savoir que tu es une battante, Ana. » C'est vrai que je me suis toujours dépassée pour atteindre mes objectifs, mais cette fois-ci, je ne suis pas certaine d'avoir les cartes en main pour m'en sortir. « Tout ce que tu as fait, tu l'as fait pour accomplir ton rêve d'être architecte. La façon dont tu t'y ais pris n'est peut-être pas la mieux vue par la société, mais tu n'as pas à avoir honte. » Si seulement les autres étaient aussi conciliants que lui... « Et je suis sûr que tu vas trouver un moyen de rebondir. » Ses paroles me font du bien et son sourire me réchauffe le coeur. Dans des moments comme celui-ci, il m'arrive de penser que j'aurais probablement était plus heureuse si j'avais épousé un homme comme lui. Contrairement à Richard, Alex m'accepte comme je suis. Il n'a jamais cherché à me faire changer, il ne m'a jamais jugé... « J'aimerais être aussi confiante que toi, mais pour le coup, je dois bien t'avouer que je ne sais plus quoi faire... »

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